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Mon Aïkido avec NISHIO Sensei, par Paul Müller
NISHIO Sensei : un élève direct de O Sensei UESHIBA Morihei et un grand expert.
Une grande partie de mon Aïkido actuel est due à NISHIO Sensei. Je l’ai rencontré la 1ère fois en 1986 et n’ai plus quitté son enseignement jusqu’à sa disparition le 15 mars 2005 à l’âge de 77 ans. C’est un très grand expert du monde des Arts Martiaux qui nous a quittés en 2005. Mais c’était aussi un très grand homme, simple, élégant, affable, très intuitif au sens de l’évaluation de ses interlocuteurs ; aujourd’hui on dirait plus simplement très fin psychologue. Il était considéré par de nombreux autres collègues japonais comme un surdoué pour ce qui touchait les Arts Martiaux. Il excellait non seulement en AÏKIDO, mais aussi en sabre, donc en IAÏDO, discipline dans laquelle il avait été autorisé par la fédération japonaise de Iaïdo à créer son style : l’AÏKIDO TOHO IAÏ. Il était (depuis de longues années) 8° DAN en Aïkido et 8° DAN en Iaïdo mais aussi 7° DAN de Karate et 5° DAN en Judo. Il enseignait déjà au Hombu Dojo Aïkikai de Tokyo du vivant du fondateur, c’est-à-dire avant 1969. Il nous a laissé également de splendides calligraphies.
NISHIO Portrait 1994
SON AÏKIDO :
Son parcourt très atypique a conféré à son style d’Aïkido un caractère extrêmement dynamique, naturel et efficace.
Il y avait dans son Aïkido une grande implication d’atémis de toutes sortes, portés en entrée de mouvement au moment de l’IRIMI ou du DE AÏ, ou durant l’exécution du mouvement, avec les mains, ou coudes mais aussi pieds et genoux. Cela lui faisait dire que dans un mouvement d’Aïkido il était possible de conclure le combat immédiatement ou en 4 ou 5 moments différents durant le déroulement de la technique.
NISHIO Sensei with Tanaka Sensei - 1994
Il ajoutait que ces atémis ne devaient pas être portés, sauf nécessité absolue, puisque rappelait-il, le principe même de la discipline créée par Moriheï UESHIBA était de ne pas détruire, mais au contraire de laisser vivre l’adversaire.
Le sabre :
Cette attitude fondamentale de compassion, il la rappelait également durant ses cours de Ïaïdo (pratique du sabre japonais en solo) en fustigeant l’image des samouraïs tueurs impénitents.
« La voie du sabre est une voie de compréhension de l’univers et d’unification avec celui-ci ; c’est une voie de création, en aucun cas une pratique de destruction ».
Sa qualité d’expert en IAÏDO a très fortement influencé toute sa pratique. Pour lui il était impossible de comprendre l’AÏKIDO sans la pratique intensive des armes : KEN et JO et surtout la forme la plus noble, la pratique avec un vrai sabre : le IAÏDO TOHO.
La dénomination TOHO veut dire « mise en œuvre du principe AÏKI avec le sabre ».
Nishio Sensei - 1990
Il a développé 25 à 30 katas de sabre différents qu’il enseignait régulièrement durant ses stages d’AÏKIDO. Chaque kata est relié à un mouvement d’Aikido et le reproduit avec parfois une similarité étonnante.
Les formes détaillées de ses katas évoluaient cependant sans cesse et ses élèves, même parmi les meilleurs au Japon, avaient du mal à suivre le rythme de création de leur Sensei.
C’est vers le printemps 2001 lors du dernier stage qu’il a dirigé en Europe (au Danemark) qu’il a enfin accepté de laisser une forme stable à son IAÏDO TOHO .
Cette version définitive se résume en 15 katas.
Chaque kata correspond à des situations précises de combat contre un ou plusieurs adversaires.
Certaines de ces formes étaient proches de celles que j’avais eu l’occasion de travailler dès l’âge de 20 ans avec ICHIMURA Senseï. Mais les scénarios étaient modifiés et assuraient une correspondance quasi parfaite avec des mouvements classiques d’Aïkido.
Nishio Sensei - 1990
Dans cette version définitive des 15 Katas du IAÏDO TOHO de Nishio Sensei, seuls le premier et le dernier Kata n’ont aucune relation avec des techniques d’AÏKIDO.
Les 13 autres katas correspondent exactement à 13 KIHON d’AÏKIDO pour les déplacements et les mouvements de bras, aux amplitudes près.
Pour le pratiquant d’AÏKIDO qui découvre pour la première fois ces similitudes, c’est une révélation extraordinaire.
Aïkido, Jo et Ken.
Mais NISHIO Sensei a poussé l’unification du travail des armes et celui à mains nues, encore plus loin.
En parfaite correspondance avec les techniques d’Aïkido à mains nues telles que AÏ HANMI SHIHO NAGE Omote , AÏHANMI KOTEGAESHI Omote et Ura, GYAKU HANMI SOTO KAITEN NAGE, IRIMINAGE dans plusieurs formes et bien sûr SHOMEN et YOKOMEN IKKYO Ura et Omote, de même pour NIKYO et SANKYO, il avait proposé des KUMI TACHI (combats à scénarios fixés KEN contre KEN ) ainsi que les correspondants JO- TAÏ- KEN ( bâton contre sabre).
À ces 2 formes aux armes des mouvements classiques d’Aïkido, il en ajoutait 2 autres :
-
Exécution de mouvements d’Aïkido par Tori qui tient un JO avec un Uké qui tente de le contrôler à mains nues, cette forme est appelée JO NO TE BIKI et rappelle le travail en JO NAGE appelé parfois « travail en sollicitation ». Ce dernier type de travail n’est cependant connu dans la plupart des styles qu’avec l’exécution de Kokyu nage.
-
Exécution de mouvements d’Aïkido, Tori tenant un Bokken et Uké tentant par prise du poignet de contrôler le Bokken. Cette forme est appelée KEN NO TE BIKI et n’a pas d’équivalent dans d’autres styles.
NISHIO Sensei and Tanaka Sensei : Jo tai Ken - 1994
La plupart des mouvements classiques d’Aïkido, étaient ainsi travaillés dans les 5 formes : la forme habituelle à mains nues ( en TAÏ JUTSU) , puis Ken – mains nues, puis Jo - mains nues , puis Ken Taï Ken puis Jo Taï Ken.
La plupart des pratiquants français qui se sont intéressés à son enseignement ont découvert ces nouveaux modes d’exécution avec émerveillement soit durant ses stages, soit simplement en regardant les nombreuses cassettes vidéos qui existent de ses passages en France.
La pratique de ces formes offre effectivement une nouvelle approche. Et cette autre vision est un moyen de remise en cause permanent, donc une méthode de progrès dans la discipline.
NISHIO Sensei se plaisait à répéter, autant durant ses stages Europe que dans les dojos qu’il animait au Japon, qu’il tenait pour impossible de comprendre les principes générateurs de l’Aïkido et de pratiquer correctement notre discipline à mains nues si on n’était pas capable de refaire tous les mouvements avec des armes dans ces 5 formes.
NISHIO Sensei and Paul Muller Sensei : Jo tai Ken 1989
Au delà de l’aspect distance, vitesse, vigilance et abstraction de l’image mentale qu’on se forme des mouvements, ces modes de travail étaient un précieux outil pédagogique :
- la pratique du sabre renseigne sur l’orientation optimale de la main durant les techniques à mains nues ;
- le travail au JO permet de donner corps au concept de KOKYU RUOKU.
Et surtout, ces formes de travail aux armes illustraient enfin, de façon éminente, le principe central de l’AÏKI : IRIMI.
Le PARCOURS de NISHIO Sensei.
NISHIO Sensei est né à Aomori , dans le Nord du Japon le 5 décembre 1927.
Ses débuts au sein des Arts martiaux dès l’âge de 18 ans se sont focalisés sur le judo et le karate.
En judo il fréquente le KODOKAN et en Karate il fait ses débuts dans le dojo de KONISHI Yasuhiro Sensei . Mais étudiant à TOKYO il pratique plusieurs styles : la capitale en reconstruction n’offrait pas un choix immense de dojos.
C’est au printemps 1951 (il avait alors 24 ans), qu’il frappe à la porte de l’AÏKIKAÏ et devient élève de O Sensei Morihei UESHIBA.
Il fréquente alors tous les hommes qui inscrivirent leur noms dans le who’s who de notre discipline : TOHEI Sensei, SAITO Sensei avec lequel il conserva de solides liens d’amitié, OSAWA Sensei , ARIKAWA Sensei, et bien d’autres. C’est avec NAKAZONO Sensei et YAMAGUCHI Sensei qu’il m’a dit avoir ouvert un certain nombre de dojos dans tout le Japon. C’est avec TADA Sensei qu’il rentre le soir après l’entraînement vers la station OKUBO. Il retrouve également TOMIKI Sensei qu’il avait connu au KODOKAN. Il partage d’ailleurs un court moment la vision compétitive de l’AÏKIDO de TOMIKI Sensei mais uniquement pour la formation de jeunes pratiquants dans les lycées.
Il voit aussi de temps à autre SHIODA Sensei qui ne vient plus qu’aux grandes occasions. Il n’est pas UCHI DESHI . Ce sont SUNADOMARI et ARIKAWA qui sont dans cette position à cette époque.
Il se retrouve instructeur à l’AÏKIKAÏ dès les années 60. (Cf. le volume 2 du livre de SAITO Senseï : « Traditionnal Aikido »)
C’est en 1955 qu’il se met à pratiquer le IAÏDO et le JODO. Il s’est mis à ces 2 disciplines pour mieux comprendre et développer son AÏKIDO dans la direction indiquée par O Sensei, qui insistait sur la filiation de son art à mains nues avec la pratique et la voie du sabre.
Compte- tenu de cette motivation initiale, il s’est ainsi astreint à pratiquer de nombreux styles.
Il a eu la chance de pouvoir suivre l’enseignement de quelques grands Sensei 9° ou 10° DAN , tel que SHIGENORI Sano Sensei.
En JO DO il a suivi l’enseignement de SHIMIZU Takaji dans le SHINDO MUSO RYU dojo.
NISHIO Sensei and Tanaka Sensei : Jo tai Ken 1994
Concernant l’AÏKIDO, après la mort d’O Senseï , il décide d’arrêter son enseignement à l’AÏKIKAÏ, mais en conservant de bonnes relations avec la maison mère et des liens étroits avec le second DOSHU , Kishomaru UESHIBA.
Il fait partie du comité des hauts grades de l’AÏKIKAÏ et continue à siéger dans ce comité de 8 SHIHAN parmi les plus anciens et les plus respectés de l’AÏKIDO.
Il n’exerce pas son enseignement en Aïkido et Iaïdo dans un dojo unique, mais il donne des cours régulier dans 4 dojos du Nord de Tokyo et à Yokohama. Il dirige des stages dans de nombreuses villes du Japon mais aussi en Europe, aux USA et au Mexique.
En fait à la lecture de son CV, on pourrait en déduire qu’il était professionnel en arts martiaux.
Il n’en était rien. Il était semi-professionnel. Il avait une position de fonctionnaire au ministère des finances, dans un secteur en relation avec le service qualité de l’imprimerie des billets de banque.
Mais dès sa première visite en France, accompagné de Shigeru SUZUKI (6° DAN), celui-ci nous a fait savoir, que compte- tenu de sa notoriété en Aïkido et en Iaïdo, il n’était pas astreint à une régularité de présence à son travail officiel.
Il avait en fait une grande liberté de son temps tout en conservant sa position de fonctionnaire... « détaché » aux Arts Martiaux en quelque sorte.
NISHIO Sensei and Paul Muller Sensei : Kote Gaeshi - 1994 - Strasbourg
MA RENCONTRE avec NISHIO Senseï.
Le contexte.
Dès mes débuts en Aïkido en mai 1963, j’avais eu la chance de travailler avec des experts japonais de haut niveau : Nakazono Sensei d’abord puis Noro Sensei et dès son arrivée en France en 1964, Tamura Sensei.
Ces 3 experts, tous les 3 résidant en France, travaillaient en étroite collaboration en France mais aussi dans toutes l’Europe.
Dès 1965 Noro a pris ses distances et a également quitté l’Aikikaï de Tokyo, mais il est resté en très bon termes avec Nakazono Sensei et Tamura Sensei.
C’est Nakazono Sensei et Tamura Sensei qui ensemble, m’ont fait passer mon Sho Dan Aïkikai en 1966 et mon San dan Aïkikai en 1971.
En 1972 Nakazono émigra aux USA, à Santa Fé (New Mexico) où il lui était plus facile de créer une clinique de médecine traditionnelle (acupuncture, Shiatsu, etc.) qu’en France.
Ce départ lui permit aussi de développer d’avantage l’enseignement du KOTOTAMA (études des sons primordiaux) et du KO SHINTO (ancien Shinto). Ses 2 fils ont continué son œuvre et ses enseignements.
Suite au départ de Nakazono Sensei de France et alors que l’Aïkido français connaissait un succès extraordinaire (de 15 à 20% de progression de pratiquants inscrits chaque année), Tamura Sensei fit appel à Chiba Sensei (1973) qui résidait alors à Londres. Il demanda aussi à tous ses élèves hauts gradés de suivre l’enseignement de Chiba Sensei. Ce que je fis.
C’était l’âge d’or de l’Aïkido français . Et cela jusqu’en 1982.
En juin 1982 se produisit une scission de l’Aïkido français avec le départ de la fédération officielle d’alors (l’UNA- FFJDA) de Tamura Sensei, et ce malgré les conseils de la plupart de ses élèves les plus anciens. Nous étions certes d’accord pour quitter la fédération de Judo (FFJDA) mais pas dans les conditions que proposait l’un d’entre nous (Pierre C) qui avait une grande influence sur Tamura Sensei.
Un an après, en 1983, les 60% d’AÏKIDOKAS qui étaient restés au sein de l’UNA-FFJDA trouvaient également leur autonomie en quittant la FFJDA mais cette fois en plein accord avec elle. C’était la naissance de la FFAAA.
La fédération française dans laquelle Tamura Sensei (1933 – 2010) a enseigné depuis 1982 existe toujours, c’est la FFAB, pour Fédération Française d’Aïkido et de Budo.
La FFAAA avait une caractéristique toute nouvelle : il n’y avait pas d’expert japonais présent sur le territoire, ni même ailleurs qui lui soit attaché.
Tous les anciens élèves des 3 experts qui ont fait l’Aïkido français : NORO Sensei, de NAKAZONO Sensei et de TAMURA Sensei, nous retrouvions pour la première fois dans une structure sans Sensei japonais.
Entre-temps Chiba Sensei avait lui aussi quitté l’Europe pour le Japon avant de s’installer définitivement à San Diego (Californie) au début des années 80.
Dès 1982, j’étais donc sans Sensei. Et c’est dans cette perspective que j’entrepris mon voyage à Tokyo.
NISHIO Sensei and TANAKA Sensei - 1994
Le déclic.
En 1985 Stanley PRANIN, rédacteur en chef et créateur de la revue AÏKI NEWS, me fit parvenir , pour me remercier d’un service rendu, une cassette vidéo de la « All Aikido Japan Demontration » de 1983.
Il y avait sur cette cassette les démonstrations de Sensei tels que SUNADOMARI , ARIKAWA et KUROÏWA ( initialement boxeur et spécialise du bâton court). J’avais déjà eu l’occasion de voir ces personnalités sur des films en 8mm lors des soirées des stages d’Annecy (stages de 4 semaines en juillet et août de 1963 à1972) .
Mais c’est sur le film vidéo de Stan que j’ai découvert cet homme extraordinaire, fulgurant en démonstration, très spectaculaire par sa vitesse et sa précision : NISHIO Sensei.
De plus, il joignait au travail à mains nues, un travail d’armes très complet : les mouvements dans les 5 formes précédemment citées. Et la démonstration se terminait par des katas de IAÏ .
Cette similitude de style, avec la vitesse, le brio, l’extrême pureté des mouvements, jointe au travail intensif des armes, me rappelaient certains de mes Sensei . C’était là l’expert que je cherchais.
Nishio Sensei - 1994
C’est en 1986, lors de mon premier séjour au Japon, que j’ai pu entrer en contact avec lui, grâce à Stanley PRANIN.
Il n’était pas possible en effet de se présenter immédiatement dans un de ses dojos. Rendez-vous fut pris par Stan dans le local d’AÏKI NEWS à TOKYO avec un de ses assistants 6° DAN. Et les présentations faites, un rendez-vous fut fixé pour un cours dans le grand dojo d’état de YOKOHAMA où NISHIO Sensei enseignait une fois par semaine.
NISHIO Sensei and Paul Muller - 1994
Le premier cours .
NISHIO Sensei nous fit, à mon ami Max et à moi-même, un accueil très chaleureux. Le dojo était immense : 700 ou 800m2 ou plus, avec comme Kamisa un énorme drapeau Japonais.
Quelle révélation pour mon ami et moi –même : nous étions tous deux 5° DAN à cette époque avec 23 ans de pratique et loin d’être inexpérimentés.
Mais les formes de travail proposées apparaissaient toutes nouvelles et pourtant les mouvements étaient des classiques.
Je me souviens de ce cours et de cette soirée comme si c’était hier ! Le premier mouvement travaillé fut Ai Hanmi Katatedori Ude Kime Nage : chaque avancée du bras de mon « partenaire » pour l’attaque du coude était un appel à la vigilance car la main s’avançait vers la gorge après le passage sous le bras.
Puis ce fut Shiho Nage puis Nikyo.
En fin de cours, au restaurant, j’ai osé lui demander s’il accepterait éventuellement de venir en France à l’invitation de ma fédération la FFAAA.
La réponse fut positive. Il ne demandait qu’une seule chose : pouvoir emmener au moins un assistant.
C’était largement justifié par la complexité de son travail aux armes, il a fallu plus de 2 ans de travail aux armes dans son style, avant de pouvoir lui servir de partenaire dans ce domaine.
Nishio Sensei and Suzuki Sensei : Jo tai Ken - 1990
Ses stages en France.
Des résistances imprévues au sein de la ma fédération ont ensuite fait que ce n’est qu’au printemps 1989 que j’ai pu faire venir NISHIO Sensei en France pour la première fois.
Compte- tenu de la notoriété et du rayonnement de ce Sensei, il m’avait semblé plus logique de le faire inviter par ma fédération plutôt que de le faire venir en stage privé. Cela d’autant plus qu’il faisait partie du comité des hauts grades de l’AÏKIKAÏ .
NISHIO Sensei and Paul Muller : Kokyu - 1994
NISHIO Sensei a dirigé au total 12 stages en France du printemps 1989 à l’automne 2000. Il était chaque fois accompagné d’un assistant.
Ce fut très souvent Shigeru SUZUKI San , mais aussi Mitsuru WAKABAYASHI San , TANAKA San , Shokoo WATANABE San et par 2 fois (91 et 2000) Kooji YOSHIDA San.
Tous ses assistants avaient le même profil : 5° ou 6° DAN en AÏKIDO et le même niveau en IAIDO TOHO et en Karate.
Dès la 3° année, nous étions assez familiarisés avec les mouvements aux armes pour qu’il choisisse ses Ukés parmi les français ou d’autres européens présents.
Dès 1996 je repris mes visites régulières au Japon pour suivre à la fois les cours à l’AÏKIKAÏ HOMBU DOJO de TOKYO durant la journée et les cours de NISHIO Sensei les 3 ou 4 soirs par semaine où il n’enseignait pas trop loin , à Walabi – Saitama - ou Yokohama.
C’est ainsi qu’en 2004 j’ai pu suivre ses cours au printemps, puis en été. Mais au moment de mon 3° séjour, en automne pour le congrès de la FIA, je n’ai pas pu le revoir; il venait d’entrer à l’hôpital.
Il se battait depuis 3 ou 4 ans contre la maladie et malgré cela il continuait à enseigner régulièrement dans ses dojos au Japon. Il avait simplement renoncé à se déplacer en Europe et aux USA pour ses grands stages.
ANECDOTES
Le riz complet
NISHIO Sensei était un homme d’une grande simplicité et d’une gentillesse extrême.
Ses seules exigences concernaient son temps de récupération (sieste et horaire de sortie du restaurant le soir) et des repas simples sans trop de sophistication. Il affectionnait les pizzerias. Il était sûr d’y trouver des mets à base de pâtes.
Lors d’une des premières invitations chez moi, j’avais choisi un repas avec du riz. Mais ses relations étroites avec NAKAZONO Sensei me faisaient hésiter entre riz blanc et riz complet (le seul qu’eût mangé Nakazono). Finalement dans le doute c’est le riz blanc qui a été choisi.
Pour connaître ses goûts nous avons parlé durant le repas de l’alimentation Zen macrobiotique que prônait Nakazono Senseï. Réponse de NISHIO : « Oui je me souviens de cette lubie du riz complet, même le chien devait en manger » !
Pour ma part je continue avec le riz complet quand l’occasion s’offre, mais ce jour là, c’était le riz blanc le bon choix.
NISHIO Sensei and Paul Muller Sensei - 2002 - in Strasbourg (left) and Warabi-Saitama-Tokyo (right)
Le desiderata vite satisfait.
Dés la 5° ou 6° édition de ses séjours en France c’est la période des vacances de la Toussaint qui a été retenue (15 jours fin octobre). Le schéma s’était très vite stabilisé : arrivée le mercredi ou jeudi en Alsace, puis le 1er WE stage à Strasbourg, puis stage d’une semaine dans un CREPS du Sud de la France : Aix ou Boulouris, puis 2 ou 3 jours à Paris avant le retour à Tokyo.
Il avait demandé à assurer 4h d’AÏKIDO par jour et à ces 4 heures s’ajoutait une heure de IAÏDO TOHO lors du cours du matin.
Ce schéma entraîna dès le 5° séjour un démarrage des cours à 8h 30 le premier samedi à Strasbourg. Et les mêmes horaires étaient prévus le lendemain dimanche puis durant la semaine au CREPS de Boulouris.
Dès samedi midi il nous demanda s’il n’était pas possible de changer l’horaire et de commencer plus tard d’une heure. En même temps il exprima ses craintes que ce changement d’horaire ne perturbe l’organisation du stage puisque les horaires avaient été annoncés partout.
Après quelques minutes de réflexion, Robert HANNS et moi avons pu le rassurer : il obtiendrait satisfaction dès le lendemain dimanche, avec une heure de sommeil en plus, sans que l’on soit obligé de modifier d’aucune façon le planning prévu………… Nishio Sensei s’en est montré très étonné !
C’était facile : c’était cette nuit-là que se produisait le changement de l’heure d’été en heure d’hiver ! Il fallait décaler les montres d’une heure dans toute l’Europe. Procédure inconnue au Japon.
NISHIO Sensei and TANAKA Sensei : NIKYO - 1994
Pas philosophe mais très ZEN.
Comme NAKAZONO Sensei, NISHIO Sensei maniait avec aisance les paradoxes.
Toute sa pratique démontrait son efficacité et la dangerosité des techniques et atémis qu’il proposait. Sur le tapis NISHIO donnait l’image de l’énergie à l’état pur. Il effectuait des actions explosives et représentait un danger permanent pour l’Uke. Dans le même temps il parlait du message d’amour universel d’O Sensei , de la nécessaire compassion qu’il faut exprimer envers celui qui aurait eu la faiblesse de nous attaquer , etc.
En tant qu’homme, il était un modèle de gentillesse et de simplicité.
Interrogé sur les conceptions philosophiques qui sous-tendaient son enseignement, il a répondu à plusieurs reprises qu’il ne s’en occupait guère. Il se disait très loin d’un système de pensée ou d’une métaphysique tel que le Kototama que Nakazono enseignait et considérait comme fondamental.
Pourtant une expression revenait très souvent dans ses discours : « sono-mama », qui peut se traduire par : « tel que cela est » ou « précisément ainsi ».
NISHIO Sensei and Tanaka Sensei : Ken tai Ken 1994
Cette expression traduit une attitude foncièrement naturelle ou tendue vers le « naturel ». C’est une expression très Zen. « Un homme n’a pas d’idée sauf de ce qu’il sait et de ce qu’il voit ».
La pratique semble tendre vers un but. C’est pourtant l’absence de but qu’il faudrait rechercher.
Mais la recherche de l’absence d’objectif est encore un objectif ! D’où cette attitude fondamentalement Zen qui est la simplicité, le naturel, l’ordinaire. Simplement humain.
Tel était NISHIO Sensei.
Il aurait pu écrire ces fameux poèmes en 17 syllabes très en vogue au Japon au 17e siècle : les haïku.
Ils étaient autant prisés par les samouraïs, que par les moines, les paysans et les artisans.
BASHO (1643 – 1694) a produit de nombreux haïku restés célèbres. L’un d’eux pourrait conclure ce texte :
Comme il est admirable
Celui qui ne pense pas : « la vie est éphémère »
En voyant un éclair.
Paul MULLER 7° Dan Aïkido, 5° Dan Iaido TOHO
My AIKIDO with NISHIO Shoji Sensei
By Paul Muller
Nishio Sensei , a direct student of O Sensei.
My skills and level in aikido today are greatly attributed to Shoji Nishio-sensei, the legendary martial artist, and a direct student of O-sensei. I saw him for the first time in 1986, then became his student and studied with him until his last days.
Sensei passed away on March 15, 2005 at the age of 77 years. He was an expert and master, and at the same time a responsive and easy person to work with. He was also a great man, simple, elegant, affable, very intuitive with a sense of mutual respect for his environment. His authority extends not only to foreigners, but as a master and a genius of budo, he was respected by his countrymen.
Nishio Sensei was a master not only in aikido, but also the glory of the sword artist also followed him. He created his own style of Iaido, which was officially recognized by the Japanese Federation of Iaido and the style is named Aikido Toho Iai.
For a long time, Nishio-Sensei held the ranks of the eighth dan in Aikido, eighth in Iaido, seventh in karate and fifth in judo.
Nishio-sensei was teaching at the Hombu Dojo during the lifetime of the Founder, O-sensei, i.e. up to 1969.
Magnificent calligraphies were painted from the brush of Nishio-sensei.
NISHIO Portrait 1994
His AIKIDO.
Nishio-sensei's way in budo was very unusual. This is manifested in his style, which is dynamic, sharp, natural and effective. Atemi is his calling card. The moment of convergence - deai and the instant of entry - irimi were accompanied by sharp and very diverse atemi. He often used atemi at different stages of the technique he was applying to his opponent. His atemi arsenal was really broad and he used his fists, elbows, feet and knees. Nishio-sensei believed that every aikido technique offered four or five opportunities to inflict a total defeat.
NISHIO Sensei with Tanaka Sensei - 1994
However, he was conscious to be careful with the use of strikes in practice and urged not to apply them unless absolutely necessary. He re-inforced the precept of O-sensei that aikido is not aimed at the destruction of the enemy, but quite the contrary and requires us to treat life with care.
The Sword
During his Iaido lessons Nishio-sensei spoke of compassion being intrinsic to the martial arts. He destroyed the image of samurai as a cold-blooded killer, "Sword of aiki is not destructive. It is a tool for comprehension of the World and unifying with the Universe." His in-depth knowledge in the art of handling a sword notably affected his vision of aikido.
Nishio-sensei believed that a true understanding of Aikido could only come through the experience with weapons, with the sword (ken) and staff (jo). Sensei gave special emphasis on exercising with a real sword. His style of Iaido is named Toho. "Toho" literally means "the principle of the sword." Nishio-sensei has developed about 30 different kata with a sword. These kata were featured regularly in his aikido seminars. They are associated with forms of aikido, and each of them reproduces the movement of Aikido with striking similarity. The forms of these kata were constantly evolving, and even for his best students it was not easy to keep pace with these changes.
Nishio Sensei - 1990
By the spring of 2001, the time of his last seminar in Europe (Denmark), Toho Iaido forms took their final shape. This is the final version of the fifteen katas. Each kata represents the specific situations of the combat with one or more opponents. Some of these forms are similar to those I had learned in my twenty years in the classes of Ichimura-sensei. However a distinguishing feature of Toho Iaido forms in its current form – is its connection with the classical Aikido movements.
Nishio Sensei - 1990
In the final version of the fifteen kata Toho Iaido, only the first and last kata are not directly related to the technique of Aikido. Thirteen other forms correspond exactly to the thirteen Kihon of Aikido (basic techniques of Aikido) regarding the movement of the body and the arms as well as the range of motions. When first acquainted with the Toho Iaido, its relationship with aikido is striking.
Aikido, Jo and Ken
Developing the theme of community between Aikido and weapons, Nishio-sensei was not limited to the creation of Toho Iaido. He offered kumitachi or ken tai ken (duels-exercise with sword against sword with a given scenario), and Kumijo or jo tai ken (with a staff against a sword.) Among the most brilliant "translation" of weapons combat to the language of empty hand combat should be noted aihanmi shihonage omote, aihanmi kotegaeshi omote and ura, gyakuhanmi sotokaitennage, iriminage in many forms and, of course, shomen and yokomen ikkyo ura and omote, nikyo and gokyo.
But that's not all! He introduced the new work techniques with a weapon of: jo no tebiki and ken no tebiki. The situation of jo no tebiki involves a stick in nage hands and the stick is used to engage uke in the desired motion or movement and to bring him under control. Uke tries to prevent nage using a weapon, which he holds in his hands and grabs nage's wrist. Nage engages uke into motion or movement, masters the situation and applies a technique. In most other styles of aikido these exercises if they even exist, present a limited variety of techniques bound to kokyunage. Nishio-sensei in this section provides a wide range of aikido techniques.
NISHIO Sensei and Tanaka Sensei : Jo tai Ken - 1994
So, in practice we worked through the classical situations aikido in five forms: toshu tai toshu (or taijutsu - without weapons), ken no tebiki (sword in the hands of nage), jo no tebiki (with a stick in the hands of nage) ken tai ken (sword against sword) and jo tai ken (stick against sword.)
For the vast majority of French aikidoka this approach was a stunning revelation! Having participated at seminars of Nishio-sensei or having watched the recordings, many have discovered new horizons. This approach appealed to the constant development, the review of their attitudes and skills and offered the opportunity for further growth to all aikidoka.
At his seminars in Europe as well in the dojos where he taught in Japan, Nishio Sensei explained that the way to understand the basic principles of Aikido and the correct development of the technique lies in weapons training in the described form.
NISHIO Sensei and Paul Muller Sensei : Jo tai Ken 1989
With the sword there is a clear understanding of distance and speed. Repetitive exercises with a sword will put hands into the correct place for when the execution techniques are being performed without weapons, while working with jo allows the body to achieve the movement quality of koku ryoku. However best of all these forms of weapons illustrate the main principle of Aikido - the principle of irimi.
The way of Nishio-sensei
Nishio Sensei was born in Aomori in northern Japan on Dec. 5, 1927. At 18, he began studying judo and karate. He studied judo at the Kodokan, and made his first steps in the karate dojo of Yasuhiro Konishi Sensei. In postwar Tokyo it was not easy to find a gym. They trained where they could find shelter. For this reason the same dojo often adjoined different schools and as a result visitors to the dojos could explore different styles and trends of budo.
In the spring of 1951 at the age of 24 years Shoji Nishio knocked at the door of Aikikai and became a student of O-sensei Morihei Ueshiba. There he became acquainted with many, whose names were later written in the encyclopedia Aikido: Tohei-sensei, Osawa-sensei, Saito-sensei (with whom he was connected by close ties of friendship), Arikawa-sensei and many others. Nishio-sensei told me how he opened new dojo in different parts of Japan together with Nakazono-sensei and Yamaguchi-sensei, and how together with Tada-sensei he returned to the train station Okubo after training. There he also met Tomiki-sensei, whom he had already met at the Kodokan. Tomiki-sensei, promoted competition in Aikido, and for a while Nishio-sensei shared these views. However even then he agreed to the relevance of competitions in Aikido for school children only. At the same time, he became acquainted with Shioda-sensei, who, not being uchideshi, attended the dojo occasionally. At that time Sunadomari-sensei and Arikawa-sensei held the position of uchideshi.
Nishio Sensei became an instructor at the Aikikai in the 1960-s (see Volume 2 of the book: Saito Sensei «Traditional Aikido»). In 1955 he began practicing Iaido and Jodo.. The study of these disciplines was undertaken to better understand Aikido and to delve further into it, following the instructions of O-sensei. O-sensei considered practice with sword and staff an integral part of the aikido practice. So it happened that Nishio-sensei began studying various disciplines of budo. He was lucky to have been taught by the great masters, holding 9th and 10th dans, namely sensei Shigenori Sano and Sensei Takaji Shimizu. With Shimizu-sensei, Nishio-sensei studied Jodo in Take Muso Ryu Dojo.
NISHIO Sensei and Tanaka Sensei : Jo tai Ken 1994
When O-sensei passed away Nishio-sensei stopped teaching at the Aikikai, but kept close ties with the alma mater and a close relationship to the second Doshu, Kisshomaru Ueshiba. Then he became a member of the jury for the top ranks at Aikikai. The committee consists of eight of the most respected teachers of aikido at that time.
Nishio Sensei regularly taught in his main dojos, which were four dojos north of Tokyo and Yokohama. He conducted seminars in many cities in Japan, Europe, the U.S. and Mexico.
Reading his biography could induce to think he was teaching Aikido as a living, but that was not the case. He served as an official in the Ministry of Finance, the Department engaged in quality control of printing banknotes. Nevertheless, when he first came to us in France, his assistant Shigeru Suzuki San(6° dan) told us that, in respect to his position Aikido and Iaido, he did not have to be constantly present at his official work.
He had, in fact, a very flexible schedule for teaching, while keeping his position in Administration…in a way ”seconded to” the Martial Arts.
NISHIO Sensei and Paul Muller Sensei : Kote Gaeshi - 1994 - Strasbourg
My meeting with NISHIO Sensei
The context.
I started Aikido in May 1963. From my first steps in aikido I was fortunate to learn from the Japanese masters: first from Nakazono -sensei, then from Noro-sensei, and since 1964, Tamura-sensei, when he moved to France. These three masters were then living in France, worked in close cooperation teaching in France and throughout Europe. Nakazono-sensei and Tamura-sensei together were my examiners for my Shodan Aikikai in 1966 and Sandan Aikikai in 1971.
In 1965, Noro-sensei retired and left the Aikikai, but remained on good terms with Nakazono-sensei and Tamura-sensei. In 1972 Nakazono Sensei emigrated to the U.S. to Santa Fé (New Mexico). It was easier there, than in France to open a traditional medicine clinic, based on acupuncture and shiatsu, etc. There he took up teaching Ko Shinto (ancient Shinto) and Kototama (literally: "word spirit/soul. English translations include "soul of language", "spirit of language", "power of language", "power word", "magic word", and "sacred sound"). Two of his sons continued on his work and his teaching-
Meanwhile aikido in France grew at an unprecedented rate! The number of people practicing aikido was growing by 15 - 20% per year. Tamura-sensei turned to Chiba-sensei, then living in London, with a request to assist in teaching and encouraged his senior student internships at Chiba-sensei and I gladly followed his advice.
It was the golden age of Aikido in France. And it lasted until 1982.
In June 1982, the French Aikido federation split. Tamura-sensei left the official federation of UNA-FFJDA, despite the entreaties of his senior students. The French federation in which Tamura Sensei (1933 - 2010) taught from 1982, still exists today, it is the FFAB, French Federation of Aikido and Budo (Fédération Française d'Aïkido et de Budo). We too were ready to leave the Judo Federation (FFJDA), but not under the conditions offered by one of the students of Tamura-sensei. As a result about 60% remained in the aikido federation UNA-FFJDA, but a year later, in 1983, we left it to form a new community. Thus was born FFAAA, French Federation of Aikido and Aikibudo.
Due to these events, the senior students of Noro-sensei, Nakazono-sensei and Tamura-sensei (the three artists who were at the origin of Aikido in France), were for the first without a mentor from Japan. Chiba Sensei had also left Europe and moved back to Japan, and then in the early 80's he moved to San Diego in the United States.
Thus, I was also left without a mentor. One defining moment in this time made the decision for me to travel to Japan.
NISHIO Sensei and TANAKA Sensei - 1994
The Trigger
Stanley Pranin, the founder and chief editor of «Aiki News» sent me a video tape "Review of Aikido in Japan» («All Aikido Japan Demonstration») from 1983. This tape was a recording of famous senseis like Sunadomari, Arikawa and Kuroiwa, etc.
Kuroiwa-sensei was originally a boxer and a master of the short wooden stick. I've seen these masters in the old movies on 8 mm film. We watched these movies in the evenings at the annual seminars in Annecy, which took place in July and August from 1963 po1972 years and lasted for four weeks.
But in this new film I saw a master who was not familiar to me, extraordinary, lightning in the performance art, with striking speed and accuracy. It was Nishio-sensei. Above all, work with weapons was a part of his aikido! This event was embodied and demonstrated in the five forms, described earlier and it ended with a demonstration of iaido kata.
Speed, virtuosity, the highest purity of movements and the intensive work with the arms reminded me a little of my teachers. So he was the master that I was looking for!
Nishio Sensei - 1994
The search for a meeting. The first acquaintance. The first class
When I came to Japan in 1986, Stanley Pranin helped me to meet Nishio-sensei. Strangers were not permitted to come uninvited to his dojo, so first of all Stan arranged my meeting at an office of «Aiki News» in Tokyo with a Nishio Sensei’s student who had a 6th-dan and was one of his assistants. Only after that meeting was I able to get to join the class at the big dojo in Yokohama where Nishio-sensei was teaching once a week.
NISHIO Sensei and Paul Muller - 1994
Nishio-sensei gave me and my friend Max a very warm welcome. The size of the Dojo hit me, as it was about 700 or 800 square meters. I remember that the Kamisa was a huge flag of Japan.
My friend and I were not new to Aikido, each of us had studied for 23 years and each had a fifth dan. The form however of usual classical movements was suddenly quite new to us. I remember the evening classes, as if it was yesterday! Training began with aihanmi katatedori udekimenage: aite after passing under an arm of his opponent attacked his throat with the fingers of an open palm, so it was not possible to relax even for a second. This was then followed shihonage and nikyo.
After the session, we dined together, and I ventured to ask Nishio-sensei, if he may accept an invitation to France on behalf of my federation (FFAAA). He said "yes," and expressed a wish to come with a assistant. Due to the complexity of his work with weapons – it required at least two years of intensive training in his style, before one could work as his assistant.
Nishio Sensei and Suzuki Sensei : Jo tai Ken - 1990
Nishio-sensei's seminars in France
I was happy to secure the agreement of Nishio Sensei, but ran into unexpected resistance from my federation. I could have invited sensei to a private seminar, but I believed that it would be more correct to invite such a person, one of the most powerful teachers of Aikikai and member of the Aikikai comity for high grades, on behalf of the Federation.
NISHIO Sensei and Paul Muller : Kokyu - 1994
As a result, the first visit of Nishio-sensei to France took place only in 1989. Nishio-sensei visited France from the spring of 1989 to the autumn of 2000 and conducted twelve workshops. Each time he was accompanied by a Japanese assistant. Often he was accompanied by Shigeru Suzuki, but Mitsuru Wakabayashi, Tanaka, Shoko Watanabe, and Koji Yoshida (1991 and 2000) also came. All of them at that time held 6th or 5th dans in Aikido, Iaido and Karate. After the 3rd year we have mastered a few movements with arms, so Sensei then had an opportunity to choose uke among Europeans who were there on the mat.
Recent years
From 1996 on, I resumed my regular trips to Japan. In the morning and in the afternoon I attended classes at the Aikikai Hombu Dojo in Tokyo, and in the evenings in the suburbs of Tokyo - Warabi, Saitama and Yokohama, where Nishio-sensei was teaching three or four times a week.
In 2004, I attended his classes in the spring, and summer. When I came for the third time in September , for the Congress of the International Aikido Frederation (FIA), I did not see him - he had just gone into hospital. He was seriously ill and he did not have enough strength go to Europe or America since 2001. He did however struggle on with the disease, and for all four of his last years continued to teach regularly in his dojos in Japan.
Anecdotes
Brown rice
I remember Nishio-sensei as a very friendly and easy communicating person. The only thing he asked for was to leave him time to rest to recuperate. He needed some rest during the daytime and did not have dinner too late. He preferred simple food and enjoyed the pizzeria, where one could order pasta. I invited him to my house and in one of his first visits, decided to cook rice. But I did not know what rice to use, white or brown unpolished. Nishio-sensei was in a close relationship with Nakazono-sensei and Nakazono-sensei ate only unpolished rice. Hesitating I ventured to choose white rice. At the dinner we talked about healthy, macrobiotic diet (which Nakazono-sensei was committed too), and I gently asked the guest about his preference. Nishio-sensei said, "Yes, I remember this Nakazono’s crazy ideas with brown rice, even dogs shunned it". And even though I have chosen brown rice occasionally, at the time I guessed right.
NISHIO Sensei and Paul Muller Sensei - 2002 - in Strasbourg (left) and Warabi-Saitama-Tokyo (right)
Execution of impossible desires
On the eve of All Saints' Day (Toussaint) the first of November in France, there is a long vacation. On the fifth or sixth visit to France, Nishio-sensei arrived during these vacation days. He arrived in Alsace on Wednesday or Thursday, held a seminar in Strasbourg on the first weekend, then a week long seminar in sports-educational centers followed (CREPS) in the south of France in Aix-Provence or Boulouris. To finish there were, two or three days of training in Paris before returning home in Tokyo.
At this time seminar’s beginning, we trained first day for four hours aikido and one hour iaido. The morning classes began at half past nine, but on the first day after a morning class sensei asked us if we could start an hour later. He was however concerned that a change in a pre-announced schedule could be troublesome.
After some thought, Robert Hanns and I said that from tomorrow, we could get up an hour later and start the class an hour later too, and the schedule would not change at all !
Nishio-sensei was puzzled. It turned out that on that night France passed from summer time to winter time, and the clocks were moved back one hour. The procedure is not known in Japan!
NISHIO Sensei and TANAKA Sensei : NIKYO - 1994
Not a philosopher, but a man of Zen
As in Nakazono-sensei, opposites naturally combined in Nishio-sensei. His techniques were accompanied by very sharp and effective atemi. On tatami, he seemed to be a bunch of energy. His actions were sudden, and uke always had to stay alert. At the same time he was talking about a universal love for the living, the need for compassion and mercy for an attacker bequeathed by O-sensei.
He combined amazing simplicity and kindness. When asked about the philosophical basis of his vision of Aikido, he replied that he was far from that. He did not care about metaphysical concepts like Kototama that Nakazono Sensei considered fundamental.
NISHIO Sensei and Tanaka Sensei : Ken tai Ken 1994
But in his speech I often heard the words "sono mama". The meaning of this is "just as it is." This phrase is well-known and frequently used in Zen. Striving for goals, we lose one. But the desire to escape a goal – is also a goal itself. Zen teaches nonfictional world view, sudden merging with it and perceiving what it is in this moment. Nishio-sensei was gifted by gods with that spontaneity.
When I think of Nishio-sensei, I recall the famous haiku by Matsuo Bashyō:
Hundred times blessed is that
who at the flash of lightning would not say:
"That"s our life".
Paul Muller, 7. Dan Aikido, 5. Dan Iaido Toho
Mi Aikido con NISHIO Sensei por Paul Müller
NISHIO Sensei: alumno directo de O Sensei UESHIBA Morihei y un gran maestro.
Gran parte de mi Aikido en la actualidad se lo debo a Nishio Sensei.
Mi primer encuentro con él fue en 1986; y a partir de entonces gocé sus enseñanzas hasta su partida a sus 77 años, el 15 de marzo de 2005. Él fue un gran Maestro de las Artes Marciales que nos dejó en 2005.
Además, fue un gran hombre, sencillo, elegante, afable, intuitivo ante sus interlocutores; hoy se le podría llamar “un psicólogo muy sutil”. Fue considerado por sus colegas japoneses como un superdotado en las Artes Marciales.
Cabe señalar que no solamente destacó en el Aikido, sino también con el sable, ósea en el Iaido, disciplina en la cual fue autorizado por la Federación Japonesa de Iaido para desarrollar su propio estilo: El Aikido Toho Iai.
Fue (por largos años) 8º. Dan en Aikido y 8º. Dan en Iaido, así también 7º. Dan en Karate y 5º. Dan en Judo. En vida del Fundador ya era maestro en el Hombu Dojo de Aikikai en Tokio, es decir, antes de 1969.
Asimismo, nos dejó magníficas caligrafías.
NISHIO Portrait 1994
SU AIKIDO
Su desarrollo no fue común y fue precisamente el mismo lo que imprimió a su Aikido un carácter muy dinámico, natural y eficaz.
En su Aikido había una gran cantidad de atemis de toda índole, dados en el inicio del movimiento al momento del Irimi o del DE AI, o durante la ejecución del movimiento, con las manos, codos, así como también con los pies y rodillas. Ello le hacía decir que con un movimiento de Aikido era posible terminar el combate inmediatamente en 4 ó 5 momentos distintos durante la ejecución de la técnica.
NISHIO Sensei with Tanaka Sensei - 1994
El sable:
Durante sus clases de Iaido (práctica del sable japonés in solo), enseñaba dicha actitud fundamental de compasión, fustigando la imagen de los samuráis impenitentes al matar.
“La vía del sable es una vía de comprensión del universo y de unión con él; una vía de creación, y de ninguna manera un camino para destruir”.
Su práctica fue influenciada de manera notable por su experiencia en el Iaido. Para él, era imposible comprender el Aikido sin la práctica intensiva de las armas: Ken y Jo, y sobre todo la más noble de la práctica que era con un verdadero sable: el Iaido Toho.
Toho quiere decir “puesta en práctica del principio Aiki con el sable”.
Nishio Sensei - 1990
Desarrolló de 25 a 30 katas con el sable, las cuales enseñaba de manera regular durante sus seminarios de Aikido. Cada kata se encuentra relacionada con un movimiento de Aikido y su reproducción con una semejanza sorprendente.
Las formas precisas de katas evolucionaban sin cesar y sus alumnos, incluso los mejores de Japón, tenían dificultades para seguir el ritmo de creación de su Sensei.
Fue durante la primavera de 2001 en su último Seminario en Europa (en Dinamarca) que aceptó dejar una forma estable de su Iaido Toho.
Dicha versión definitiva se resume en 15 katas.
Cada kata corresponde a situaciones precisas de combate contra uno o varios adversarios.
Algunas de dichas formas eran próximas a aquéllas que tuve la oportunidad de aprender desde los 20 años con Ichimura Sensei. Sin embargo, los escenarios fueron modificados y tenían una correspondencia cuasi-perfecta con los movimientos clásicos de Aikido.
Nishio Sensei - 1990
Aikido, Jo y Ken.
NISHIO Sensei llevó la unificación del trabajo de armas y de manos libre aún más lejos.
En perfecta correspondencia con las técnicas de Aikido a manos libres tal como AI HANMI SHIHO NAGE de Omote, AIHANMI KOTEGAESHI de Omote y Ura, GYAKU HANMI SOTO KAITEN NAGE, IRIMINAGE en diversas formas y por supuesto SHOMEN y YOKOMEN IKKYO de Ura y Omote, lo mismo para NIKYO y SANKYO, propuso KUMI TACHI (escenarios de combate de Ken contra Ken) así como los correspondientes JO- TAI- KEN (Jo contra bokken).
A dichas formas de movimientos clásicos de Aikido agregó dos más:
-
Ejecución de movimientos de Aikido para Tori que tiene el Jo con un Uke que intenta controlarlo a manos libres; dicha forma se llamó JO NO TE BIKI y recuerda el trabajo en JO NAGE llamado a veces “trabajo a petición”. Sin embargo, este trabajo no es muy conocido en varios estilos más que con el Kokyu nage.
-
Ejecución de movimientos de Aikido, Tori con el Bokken y Uke intentando tomar el puño para controlar el Bokken. Dicha forma es llamada KEN NO TE BIKI y no tiene equivalente con otros estilos.
NISHIO Sensei and Tanaka Sensei : Jo tai Ken - 1994
La mayor parte de los movimientos clásicos de Aikido eran trabajados en las 5 formas: la forma más común en manos libres (en TAI JUTSU), después Ken – manos libres, luego Jo – manos libres, luego Ken Tai Ken, luego Jo Tai Ken.
La mayoría de los practicantes franceses que se interesaron en sus enseñanzas y que descubrieron tales formas de ejecución se maravillaron en sus seminarios, o incluso en los videos de paso que había en Francia.
Efectivamente, la práctica de dichas formas ofrece una nueva visión, la cual es un medio de cuestionamiento permanente que conlleva un progreso de la disciplina.
NISHIO Sensei se complacía en repetir, tanto en sus seminarios en Europa como en los dojos en Japón, que era imposible comprender los principios creadores del Aikido y de practicar de manera correcta nuestra disciplina a manos libres si no se era capaz de hacer todos los movimientos con las armas en dichas 5 formas.
NISHIO Sensei and Paul Muller Sensei : Jo tai Ken 1989
Más allá del aspecto relativo a la distancia, velocidad, atención y abstracción de la imagen mental que se hace de los movimientos, dicha forma de trabajo constituye una herramienta pedagógica muy valiosa:
- la práctica con el sable recuerda la orientación óptima durante las técnicas a manos libres.
- el trabajo de Jo permite dar cuerpo un concepto de KOKYU RUOKU.
Y sobre todo, dicho trabajo con las armas,ilustraba, de manera eminente, el principio central del Aiki: IRIMI.
El desarrollo de NISHIO Sensei.
NISHIO Sensei nació en Aomori, en el Norte de Japón, el 5 de diciembre de 1927.
Se inició en las artes marciales a la edad de 18 años, en judo y karate. En el primero frecuentó el Kodokan y en el segundo inicio en el dojo de KONISHI Yasuhiro Sensei. Siendo estudiante en Tokio practicó diversos estilos; la capital en reconstrucción no ofrecía una gran cantidad de dojos.
En la primavera de 1951 (teniendo en ese entonces 24 años), tocó a la puerta de Aikikai y se volvió discípulo de O Sensei Morihei UESHIBA.
Así tuvo contacto con los hombres que inscribirían sus nombres en el who’s who de nuestra disciplina: TOHEI Sensei, SAITO Sensei con quien conservó sólidos lazos de amistad, OSAWA Sensei, ARIKAWA Sensei, y otros más. Fue con NAKAZONO Sensei y YAMAGUCHI Sensei con quienes me comentó que abrió varios dojos en Japón. Fue con TADA Sensei con quien se encontraba en las tardes después del entrenamiento, en la estación Okubo. Tuvo también contacto con TOMIKI Sensei a quien conoció en KODOKAN. Por poco tiempo compartió la visión competitiva del Aikido de TOMIKI Sensei, únicamente en la formación de jóvenes practicantes en los liceos. Más tarde, también conoció a SHIODA Sensei, quien acudía en grandes ocasiones. Él no era UCHI DESHI. En dicha época lo eran SUNADOMARI y ARIKAWA.
En los años 60’s, fue profesor en AIKIKAI. (Ver volumen 2 del libro de SAITO Sensei: “Aikido Tradicional”).
En 1955 practicó IAIDO y JODO a fin de comprender y mejorar su Aikido conforme a la pauta indicada por O Sensei, quien insistía en la relación de su arte marcial a manos libres con la práctica con el sable.
Tomando en cuenta dicha motivación inicial, practicó diversos estilos.
Tuvo la oportunidad de seguir las enseñanzas de grandes Senseis: de 9º o 10º Dan, tal como SHIGENORI Sano Sensei.
En JO DO siguió las enseñanzas de SHIMIZU Takaji en el dojo SHINDO MUSO RYU.
NISHIO Sensei and Tanaka Sensei : Jo tai Ken 1994
En cuanto al AIKIDO, después de la muerte de O Sensei, decidió dejar de enseñar en AIKIKAI, conservando buenas relaciones con la casa madre y lazos estrechos con el segundo DOSHU: Kishomaru UESHIBA.
Fue parte del Comité de altos grados de AIKIKAI y continuó en dicho Comité de 8 SHIHANES, entre los más grandes y respetados del AIKIDO.
No dio clases de Aikido y Iaido en un solo dojo, sino en 4 dojos del Norte de Tokio y en Yokohama. Impartió diversos Seminarios en varias partes de Japón, Europa, Estados Unidos y México.
De hecho, de la lectura de su CV se desprende claramente que fue un profesional en artes marciales.
Sin embargo, era semi-profesional conforme a lo siguiente. Tenía un cargo de funcionario en el Ministerio de Finanzas, en un departamento relacionado con la calidad en la impresión de billetes del banco.
Pero desde su primera visita en Francia, acompañado de Shigeru SUZUKI (6° DAN), éste nos hizo saber que dado su carácter destacado en el Aikido y en el Iaido, no estaba obligado a presentarse de manera regular en su trabajo oficial.
En realidad tuvo una gran libertad en su tiempo conservando su posición de funcionario...”desligado” en cierta forma hacia las Artes Marciales.
NISHIO Sensei and Paul Muller Sensei : Kote Gaeshi - 1994 - Strasbourg
MI ENCUENTRO CON NISHIO Sensei
El contexto
Desde mi inicio en el Aikido en mayo de 1963, tuve la oportunidad de estar en contacto con grandes maestros : Nakazano Sensei, Noro Sensei y desde su llegada a Francia en 1964, con Tamura Sensei.
Los tres residieron en Francia en donde trabajaron en estrecha colaboración, así como también en diversas partes de Europa.
A partir de 1965, Noro tomó distancia y dejó Aikikai de Tokio; sin embargo, quedó en muy buenos términos con Nakazono Sensei y Tamura Sensei.
Fue Nakazono Sensei y Tamura Sensei quienes me otorgaron mi Sho Dan Aikikai en 1966 y mi San Dan Aikikai en 1971.
En 1972, Nakazono se fue a los Estados Unidos, a Santa Fe (Nuevo México), en donde le fue más fácil que en Francia abrir una clínica de medicina tradicional (acupuntura, Shiatsu, etc.).
Su partida le permitió desarrollar mejor la enseñanza del KOTOTAMA (estudio de los sonidos primordiales) y del KO SHINTO (antiguo Shinto). Sus dos hijos continuaron su obra y enseñanzas.
Como consecuencia de la partida de Nakazono Sensei de Francia y dado que el Aikido en Francia tenía un éxito extraordinario (de 15 a 20% de aumento de practicantes que se inscribían cada año), Tamura Sensei llamó a Chiba (1973), quien residía en ese entonces en Londres. Y pidió a todos sus alumnos de más alto grado que siguieran las enseñanzas de Chiba Sensei. Eso fue lo que yo hice.
Fue la edad de oro del aikido francés. Hasta 1982.
En 1982, hubo una escisión en el Aikido francés con la partida de la federación oficial en ese entonces (la UNA-FFJDA) de Tamura Sensei, a pesar de los consejos de sus más altos grados. Estábamos de acuerdo en dejar la Federación de Judo (FFJDA), más no en las condiciones que proponía uno de nosotros, (Pierre C), quien tenía una gran influencia en Tamura Sensei.
Un año más tarde, en 1983, el 60% de los Aikidokas que se quedaron en la UNA-FFJDA tuvieron su autonomía al dejar la FFJDA pero esta vez con el consentimiento de ella. Y se creó así la FFAAA.
La federación francesa en la cual Tamura Sensei (1933 – 2010) enseñó desde 1982 aún existe, es la FFAB, la Federación Francesa de Aikido y Budo.
La FFAAA presentaba una nueva característica: no tenía un experto japonés del cual dependiera que estuviera presente en nuestro territorio ni tampoco fuera del mismo.
Todos los alumnos de más alto grado, alumnos de los 3 maestros que desarrollaron el Aikido en Francia: de NORO Sensei, de NAKAZONO Sensei y de TAMURA Sensei, nos encontrábamos por primera vez en una estructura en la cual no había un Sensei japonés.
Entre tanto, Chiba Sensei había dejado Europa y se había ido a Japón antes de mudarse de manera definitiva a San Diego (California) a principio de los años 80.
Desde 1982 estuve sin Sensei. Y bajo tal escenario fue que realicé mi viaje a Tokio.
NISHIO Sensei and TANAKA Sensei - 1994
El detonante.
En 1985 Stanley PRANIN, jefe de redacción y fundador de la revista AIKI NEWS me hizo ir con él para agradecerme un servicio, con un videocasette de la “All Aikido Japan Demontration” de 1983.
En dicho cassette había demostraciones de Senseis tales como SUNADOMARI, ARIKAWA y KUROIWA (quien en un inicio fue boxeador y especialista del bastón corto). Ya había tenido la oportunidad de ver tales personalidades en las películas de 8mm en los Seminarios de Annecy (seminarios de 4 semanas en julio y agosto de 1963 a 1972).
Sin embargo, fue en el video de Stan que descubrí a este hombre extraordinario, brillante en su demostración, espectacular en su velocidad y precisión: NISHIO Sensei.
Además, a su trabajo a manos libres le agregaba un trabajo de armas muy completo: los movimientos en las 5 formas mencionadas con anterioridad. Y la demostración terminaba con las katas de IAI.
Dicha similitud de estilo, la velocidad, el ímpetu, su gran pureza en movimientos, junto con el trabajo intensivo de armas, me recordaron a algunos de los de mis Senseis. ¡Era el maestro que yo estaba buscando!
Nishio Sensei - 1994
Fue en 1986, desde mi primer estancia en Japón, que pude tener contacto con él, gracias a Stanley PRANIN.
De hecho, no era posible presentase de manera inmediata en uno de sus dojos. La cita fue hecha por Stan, en las instalaciones de AIKI NEWS en Tokio, con uno de sus asistentes 6º. Dan. Una vez presentados, se fijó una cita para un curso en el gran dojo de YOKOHAMA en el cual NISHIO Sensei enseñaba una vez por semana.
NISHIO Sensei and Paul Muller - 1994
El primer curso:
NISHIO Sensei nos dio, a mi amigo Max y a mí, una bienvenida muy calurosa. El dojo era inmenso: 700 u 800 m2 o más, teniendo como Kamisa un enorme banderas japonés.
¡Qué gran revelación tuvimos mi amigo y yo!, éramos dos 5º. Dan, con 23 años de práctica en ese entonces y lejos de ser inexpertos; no obstante, las formas de trabajo eran nuevas y sin embargo los movimientos eran clásicos.
¡Recuerdo dicho curso como si fuer ayer! El primer movimiento que hicimos fue Ai Hanmi Katatedori Ude Kime Nage: cada movimiento de mi compañero para el ataque al codo era un recordatorio a estar atento ya que la mano avanzaba hacia la garganta después de pasar bajo el brazo.
Después vimos Shiho Nage y luego Nikyo.
Al final del curso, en el restaurante, me atreví a solicitarle si aceptaría venir de manera eventual a Francia con invitación de mi federación, la FFAAA.
La respuesta fue positiva. Solamente pidió una cosa: poder llevar al menos a un asistente. Lo cual se justificaba plenamente dada la complejidad de su trabajo con las armas, pues era necesario más de 2 años de trabajo en armas en su estilo, antes de poder ser Uke en dicho ámbito.
Nishio Sensei and Suzuki Sensei : Jo tai Ken - 1990
Sus seminarios en Francia.
Resistencias imprevistas al interior de mi federación dieron lugar a que hasta la primavera de 1989 haya podido invitar a Nishio Sensei a Francia por primera vez.
Dada su notoriedad y brillantez, me pareció más sensato hacerlo venir por mi federación en lugar de a través de un seminario privado. Máxime que él era parte del Comité de altos grados de AIKIKAI.
NISHIO Sensei and Paul Muller : Kokyu - 1994
En total, NISHIO Sensei realizó 12 seminarios en Francia desde la primavera de 1989 hasta el otoño de 2000. En cada ocasión lo acompañaba un asistente.
Fue muy seguido con SUZUKI San y también con Mitsuru WAKABAYASHI San, TANAKA San, Shokoo WATANABE San y en dos ocasiones (91 y 2000) con Kooji YOSHIDA San.
Todos sus asistentes tenían el mismo perfil: 5° ó 6° DAN en AIKIDO y el mismo nivel en IAIDO TOHO y en Karate.
A partir del tercer año estábamos ya tan familiarizados con sus movimientos en armas, que ya podía escoger sus Ukes de entre los franceses o de entre otros europeos presentes.
A partir de 1996 volví a realizar visitas regulares a Japón en las cuales tomaba los cursos en AIKIKAI HOMBU DOJO de Tokio durante el día y los cursos de NISHIO Sensei 3 ó 4 noches por semana, las cuales no eran muy lejos en Walabi – Saitama - o Yokohama.
Fue así que en 2004, pude tomar sus cursos en primavera, y luego en verano. Más en el momento de la tercera estancia, en otoño para el Congreso de la FIA, no pude verlo ya, pues había sido internado en el hospital.
Desde hacía tres o cuatro años se batía contra la enfermedad y a pesar de ello continuaba enseñando de manera regular en Japón. Había renunciado a desplazarse a Europa y a los Estados Unidos para los grandes seminarios
ANÉCDOTAS.
El arroz completo.
NISHIO Sensei fue un hombre sencillo y de una gran gentileza.
Sus únicas exigencias eran su tiempo de recuperación (siesta y hora de salida del restaurante en la noche) y comidas sencillas. Le gustaban las pizzerías. Estaba seguro que ahí encontraría platos a base de pasta.
En una de las primeras invitaciones a mi casa, escogí una comida con arroz. Más sus relaciones estrechas con NAKAZONO Sensei me hicieron dudar entre arroz blanco y arroz completo (el único que comía Nakazono). En la duda, finalmente escogí arroz blanco.
Para conocer sus gustos, durante la comida hablamos de la alimentación. Zen macrobiótico que preconizaba Nakazono Sensei. La respuesta de Nihsio fue “Sí, recuerdo la lubia de arroz completo que hasta el perro tenía que comer”
Por mi parte, continúo con el arroz completo cuando la ocasión se presenta pero ese día el arroz blanco fue la opción correcta.
NISHIO Sensei and Paul Muller Sensei - 2002 - in Strasbourg (left) and Warabi-Saitama-Tokyo (right)
La desiderata rápidamente satisfecha
A partir de su quinta o sexta visita en Francia, por el periodo de conmemoración de todos los Santos (la quinta o sexta ocasión de su estancia en Francia), se fijó dicha época para sus visitas (quince días a finales de octubre). El programa se definió rápidamente: llegada el miércoles o jueves en Alsacia, la primera semana seminario en Estrasburgo, luego un seminario en CREPS al Sur de Francia: Aix o Boulouris, y después dos o tres días en París antes de regresar a Tokio.
Pidió se aseguraran cuatro horas de Aikido por día y además una hora de IAIDO TOHO en su curso de la mañana.
Bajo dicha organización, a partir del quinto día se iniciaron cursos el primer el sábado en Estrasburgo a las 8:30 a.m.
Los mismos horarios serían para el día siguiente, domingo, y durante la semana en CREPS de Bouloris.
El sábado, al medio día nos pidió si era posible cambiar el horario y comenzar una hora más tarde. Pero al mismo tiempo nos manifestó su preocupación de que el cambio de horario causara problemas en la organización del seminario que había sido anunciado a todos.
Después de unos minutos de reflexión, Robert HANNS y yo le pudimos asegurar que a partir del domingo siguiente sería satisfecha su solicitud, incluida una hora más de sueño sin que fuera necesario modificar la programación.
¡Nishio Sensei estaba muy sorprendido!
Era muy fácil: ¡estábamos en la noche anterior al cambio de horario de verano al de invierno!
Así que bastaba con retrasar una hora nuestros relojes en Europa, lo cual no se hacía en Japón.
NISHIO Sensei and TANAKA Sensei : NIKYO - 1994
Sin filosofía pero muy ZEN.
Como NAKAZONO Sensei, NISHIO Sensei manejaba con facilidad las paradojas
Su práctica demostraba totalmente la eficacia y lo peligroso de las técnicas y atemis que proponía.
En el tatatmi, NISHIO proyectaba la energía en estado puro. Realizaba técnicas explosivas y era un peligro permanente para el Uke. Y al mismo tiempo proyectaba el mensaje de amor universal de O Sensei, y la necesidad de mostrar compasión hacia aquél que hubiera sido más débil al habernos atacado.
Como hombre, fue un modelo de sencillez y gentileza.
Cuando se le preguntaba sobre los conceptos filosóficos que animaban sus enseñanzas, respondía que no se ocupaba mucho de ello; se proclamaba lejos de un sistema de pensamiento o de metafísica, tal como el Kototama que Nakazono enseñaba y que consideraba como fundamental.
Sin embargo, había una expresión que empleaba de manera frecuente “sono-mama”, que puede traducirse como “tal como es” o “precisamente así”.
NISHIO Sensei and Tanaka Sensei : Ken tai Ken 1994
Tal expresión refleja una actitud con tendencia hacia lo natural. Es una expresión muy Zen. “Un hombre no tiene idea salvo de lo que sabe y de lo que ve”.
Parece ser que la práctica tiene un objetivo. Sin embargo, la ausencia de objetivos es lo que hay que buscar.
¡Paradójicamente la búsqueda de la ausencia de objetivos ya es un objetivo! De donde se observa dicha actitud fundamentalmente Zen que es la sencillez, lo natural, lo ordinario. Simplemente humano.
Tal como era NISHIO Sensei.
Podría haber escrito los famosos poemas en 17 sílabas muy en voga en el Japón del siglo XVII: los haikus.
Los cuales eran apreciados por los samuráis, por los monjes, los campesinos y los artesanos.
BASHO (1643 – 1694) compuso numerosos haikus que han sido célebres. Con uno de ellos terminaré este texto:
Cómo es admirable
Aquél que no piensa: “la vida es efímera”
Viendo un destello de luz.
Paul MULLER 7° Dan Aïkido, 5° Dan Iaido TOHO
Mein Aikido mit Nishio Sensei
Von Paul Muller
Nishio Sensei, direkter Schüler von O Sensei Ueshiba Morihei, war ein grosser Meister der Kampfkünste.
Ihm verdanke ich einen beträchtlichen Teil meines heutigen Aikido. Ich begegnete ihm 1986 das erste Mal und folgte seither seinem Unterricht, bis er im Alter von 77 Jahren von uns gegangen ist.
Am 15. März 2005 haben wir einen aussergewöhnlichen Experten der Welt der Kampfkünste verloren. Nishio Sensei war aber auch im zwischenmenschlichen Bereich ein Mann vorzüglichen Charakters: bescheiden, anmutig, äusserst liebenswürdig und sehr intuitiv bezüglich der Einschätzung seines Gegenübers – heute würde man eher sagen: ein psychologisch sehr feinfühliger Mensch. Er wurde von zahlreichen japanischen Kollegen als ein Überbegabter der Kampfkünste eingeschätzt. Er war nicht nur hervorragend im Aikido, sondern auch in der Schwertkunst, dem Iaido. Innerhalb dieser Disziplin genehmigte ihm die Japanische Iaido Föderation, seinen eigenen Stil zu kreieren: das Aikido Toho Iai. Seit langen Jahren war Nishio Sensei 8. Dan im Aikido und 8. Dan im Iaido, aber auch 7. Dan im Karate und 5. Dan im Judo. Er unterrichtete schon zu Lebzeiten des Begründers im Hombu Dojo Aikikai von Tokio, also bereits vor 1969. Auch wunderschöne Kalligraphien hat er uns hinterlassen.
NISHIO Portrait 1994
Sein Aikido
Sein ungewöhnlicher Werdegang hat seinem Aikido-Stil einen sehr dynamischen, natürlichen und effizienten Charakter verliehen. In seinem Aikido gab es eine starke Miteinbeziehung von Atemis jeglicher Art, die mit den Händen oder den Ellbögen ausgeführt wurden, aber auch mit den Füssen oder den Knien: entweder beim Eingang der Bewegung im Moment von Irimi oder von De Ai, oder auch während der Ausführung der Bewegung. So konnte Nishio sagen, dass es in einer Aikido-Bewegung möglich sei, den Kampf entweder sofort beim Eingang der Technik zu beenden, oder aber in vier oder fünf verschiedenen Momenten während des Ablaufs der Technik.
NISHIO Sensei with Tanaka Sensei - 1994
Diese Atemis sollten aber nicht wirklich ausgeführt werden – es sei denn bei absoluter Notwendigkeit. Denn das Prinzip der von Morihei Ueshiba kreierten Disziplin, so ermahnte er, bestehe keineswegs darin, den Gegner zu zerstören, sondern vielmehr darin, ihn leben zu lassen.
Das Schwert
An diese fundamentale Haltung des Mitgefühls erinnerte er auch während seiner Unterweisungen im Iaido (der Ausübung des japanischen Schwertes im Alleingang), womit er das Bild des reuelos tötenden Samurai scharf kritisierte: «Der Weg des Schwertes ist ein Weg der Einsicht ins Universum und der Vereinigung mit diesem; es handelt sich um einen Weg des Erschaffens, in keinem Fall um eine Praxis der Zerstörung.» So übte seine Eigenschaft als Experte des Iaido einen starken Einfluss auf sein ganzes Aikido aus. Er hielt es für unmöglich, das Aikido zu verstehen ohne die intensive Übung in den Waffen Ken und Jo – und vor allem in der edelsten Form, der Übung mit einem echten Schwert, dem Iaido Toho. Die Bezeichnung Aiki Toho Iaïdo bedeutet: «Umsetzung des Prinzips Aiki mit dem Schwert».
Nishio Sensei - 1990
Nishio Sensei hat zwischen 25 und 30 Schwert-Katas entwickelt, die er regelmässig während seiner Aikido-Lehrgänge unterrichtete. Jede Kata ist an eine Aikidobewegung gebunden und gibt sie in einer manchmal erstaunlichen Ähnlichkeit wider. Die genauen Formen seiner Katas entwickelten sich aber unaufhörlich weiter. Sogar seine besten Schüler in Japan hatten Mühe, dem Rhythmus der Neuschöpfungen ihres Senseis zu folgen. Es war im Frühling 2001, während des letzten Lehrgangs, den er in Europa geleitet hatte (in Dänemark), als Nishio Sensei sich endlich dazu bereit erklärte, seinem Iaido Toho eine fixe Form zu geben. Diese definitive Version fasst sich in 15 Katas zusammen. Jede Kata entspricht einer präzis festgelegten Kampfsituation gegen einen oder mehrere Gegner. Manche dieser Formen ähneln denjenigen Formen, die ich im Alter von 20 Jahren mit Ichimura Sensei zu üben die Gelegenheit hatte. Doch die Szenarios sind anders und sie gewährleisten eine fast perfekte Entsprechung mit den klassischen Bewegungen des Aikido.
Nishio Sensei - 1990
In dieser definitiven Version der 15 Katas des Iaido Toho von Nishio Sensei haben einzig die erste und die letzte Kata keinerlei Beziehung zu Aikido-Techniken. Die 13 anderen Katas stimmen hinsichtlich der Schritte und der Armbewegungen in der Nahdistanz eins zu eins mit 13 Aikido-Kihons überein. Für den Aikidoka, der diese Entsprechungen zum ersten Mal entdeckt, ist das eine aussergewöhnliche Einsicht.
Aikido, Jo und Ken
Doch Nishio hat die Vereinigung der Arbeit mit den Waffen und der freihändigen Arbeit noch weiter getrieben. In perfekter Übereinstimmung mit den waffenlosen Aikido-Techniken wie Ai Hanmi Shiho Nage Omote, Ai Hanmi Kotegaeshi Omote und Ura, Gyaku Hanmi Soto Kaiten Nage, Iriminage in mehreren Formen und natürlich Shomen und Yokomen Ikkyo Ura und Omote, sowie Nikyo und Sankyo, hat er Ken-Tai-Ken Kumi Tachis (Zweikämpfe mit festgelegten Szenarios, Bokken gegen Bokken) sowie ihnen entsprechende Jo-Tai-Ken Kumi Tachis (Stock gegen Schwert) entworfen. Zu diesen zwei Formen von mit Waffen ausgeführten klassischen Aikidobewegungen fügte er zwei weitere Formen hinzu:
- Ausführung der Aikidobewegung durch Tori, der einen Jo hält, mit einem Uke, der ihn von blosser Hand zu kontrollieren versucht. Diese Form heisst Jo No Te Biki und erinnert an die Arbeit in Jo Nage, die manchmal «auffordernde Arbeit» (travail en sollicitation) genannt wird. Diese letztere Art zu arbeiten ist freilich in den meisten Stilen nur in der Ausführung von Kokyu Nage bekannt.
- Ausführung der Aikidobewegung durch Tori, der einen Bokken hält, mit einem Uke, der versucht, den Bokken durch das Ergreifen von Toris Handgelenk zu kontrollieren. Diese Form heisst Ken No Te Biki und findet keine Entsprechung in anderen Stilen.
NISHIO Sensei and Tanaka Sensei : Jo tai Ken - 1994
Die Mehrheit der klassischen Aikidobewegungen wurde somit in den folgenden fünf Formen geübt: zuerst in der gewöhnlichen Form mit freien Händen (in Tai Jutsu), dann in der Form Ken – freihändig, dann Jo – freihändig, und schliesslich in Ken Tai Ken und Jo Tai Ken. Die meisten französischen Aikidoka, die sich für Nishios Unterricht interessierten, haben diese neuartigen Ausführungsweisen mit Begeisterung und gleichzeitiger Verwunderung entdeckt, sei es während seiner Lehrgänge, sei es nur schon durch das Schauen der zahlreichen Videokassetten, die es von seinen Aufenthalten in Frankreich gibt. Das Üben dieser Formen ermöglicht tatsächlich eine neue Herangehensweise: Die damit implizierte andere Sichtweise dient als ein Mittel der permanenten Infragestellung. Es handelt sich also um eine Methode, die das eigene Fortschreiten in der Disziplin fördert. Nishio Sensei wiederholte gerne – während seiner Lehrgänge in Europa wie auch in den Dojos, die er in Japan leitete –, dass er es für unmöglich halte, die ursprünglichen Prinzipien des Aikido zu verstehen und es in richtiger Weise freihändig auszuüben, wenn man nicht dazu imstande sei, alle Bewegungen mit den Waffen in diesen fünf Formen wiederzugeben.
NISHIO Sensei and Paul Muller Sensei : Jo tai Ken 1989
Neben den Aspekten der Distanz, der Geschwindigkeit, der Wachsamkeit und der Abstraktion der Vorstellung, die man sich von den Bewegungen macht, sind diese fünf Übungsformen ein wertvolles pädagogisches Werkzeug:
- Das Üben mit dem Schwert gibt Aufschluss über die optimale Orientierung der Hand während der Ausführung der freihändigen Techniken.
- Das Üben mit dem Jo erlaubt es, das Konzept Kokyu Ruoku umzusetzen.
Und vor allem veranschaulichen diese fünf Formen der Arbeit mit Waffen endlich in einer ausgezeichneten Art das zentrale Prinzip des Aikido: Irimi.
Der Werdegang von Nishio Sensei
Nishio Sensei wurde am 5. Dezeber 1927 in Aomori, im Norden Japans, geboren. Seine Anfänge in den Kampfkünsten ab dem Alter von 18 Jahren konzentrierten sich aufs Judo und Karate. Fürs Judo besuchte er das Kodokan-Dojo und mit dem Karate begann er im Dojo von Konishi Yasuhiro Sensei. Aber als Student in Tokio praktizierte er mehrere Stile gleichzeitig: die Hauptstadt im Wiederaufbau bot keine riesige Auswahl an Dojos an, mehrere Sensei teilten sich das gleiche Dojo. Es war im Frühling 1951 (er war also 24 Jahre alt) als er an der Türe des Aikikai klopfte und Schüler von O Sensei Morihei Ueshiba wurde. So verkehrte er mit all denjenigen, die ihren Namen in das who’s who unserer Disziplin einschrieben: mit Tohei Sensei, mit Saito Sensei, zu dem er eine solide freundschaftliche Verbindung bewahrte, mit Osawa Sensei, mit Arikawa Sensei und mit vielen anderen. Es war mit Nakazono Sensei und Yamaguchi Sensei, so hat er mir gesagt, dass er in ganz Japan eine bestimmte Anzahl von Dojos eröffnete. Es war mit Tada Sensei, mit dem er abends nach dem Training den Heimweg bis zur Okubo-Station teilte. Er fand auch Tomiki Sensei wieder, den er im Kodokan kennengelernt hatte. Er teilte ausserdem für eine kurze Zeit Tomiki Senseis kompetitive Vision des Aikido, aber nur hinsichtlich der Ausbildung junger Aikidoka, die in den Gymnasien trainierten. Er sah auch hin und wieder Shioda Sensei, der nur noch an die grossen Anlässe kam. Nishio war nicht Uchi Deshi. Es waren Sunadomari und Arikawa, die zu dieser Zeit in dieser Position waren. Ab den Sechzigerjahren wurde er Instruktor im Aikikai (vgl. den Band 2 von «Traditional Aikido», dem Buch von Saito Sensei). Im Jahr 1955 begann er damit, Iaido und Jodo zu praktizieren. Er widmete sich diesen zwei Disziplinen, um das Aikido besser zu verstehen und es in der von O Sensei angedeuteten Richtung zu entwickeln, der auf die Verwandtschaft seiner freihändigen Kunst mit der Ausübung und dem Weg des Schwertes insistierte. Im Hinblick auf diese ursprüngliche Grundlage des Aikido nahm er sich vor, verschiedene Iaido-Stile zu üben. Er hatte das Glück, dem Unterricht einiger hoher Sensei mit 9. oder 10. Dan folgen zu können, wie zum Beispiel Shigenori Sano Sensei. Und im Jodo folgte er dem Unterricht von Shimizu Takaji im Shindo Muso Ryu Dojo.
NISHIO Sensei and Tanaka Sensei : Jo tai Ken 1994
Was das Aikido betrifft, entschied er sich nach dem Tod von O Sensei dazu, seinen Unterricht im Aikikai einzustellen. Er behielt aber gute Beziehungen mit dem Stammhaus und blieb in enger Verbindung mit dem zweiten Doshu, Kishomaru Ueshiba. Er war Teil des Komitees der Hochgradierten des Aikikai und behielt weiterhin seinen Sitz in diesem Komitee, das aus acht Shihan bestand, die zu den erfahrensten und meist respektierten des Aikido gehörten. Aikido und Iaido unterrichtete er nicht nur in einem einzigen Dojo, sondern er gab reguläre Kurse in vier Dojos, die im Norden Tokios und in Yokohama lagen. Zudem gab er Lehrgänge in zahlreichen Städten Japans, aber auch in Europa, in den USA und in Mexiko. Wenn man seinen Lebenslauf liest, könnte man meinen, dass er ein professioneller Kampfkünstler war. Doch dem war nicht so. Er war Halb-Profi. Er hatte eine Stelle als Beamter im Finanzministerium inne, in einem Bereich, der mit der Qualitätsüberprüfung des Banknotenausdrucks zu tun hatte. Aber gleich bei seinem ersten Besuch in Frankreich, in Begleitung von Shigeru Susuki (6. Dan), haben wir von jenem erfahren, dass Nishio, unter Berücksichtigung seiner Bekanntheit im Aikido und im Iaido, nicht zu einer regelmässigen Anwesenheit an seinem Arbeitsplatz gezwungen war. Er konnte tatsächlich sehr frei über seine Zeit verfügen, ohne seine Stellung als Beamter zu verlieren ... In gewissem Sinne war er für die Kampfkünste freigestellt.
NISHIO Sensei and Paul Muller Sensei : Kote Gaeshi - 1994 - Strasbourg
Meine Begegnung mit Nishio Sensei
Der Kontext
Seit meinen Anfängen im Aikido im Mai 1963, hatte ich das Glück, von hochrangigen japanischen Meistern lernen zu können: zuerst von Nakazono Sensei und Noro Sensei, und dann, seit seiner Ankunft in Frankreich im Jahr 1964, von Tamura Sensei. Diese drei Meister, alle drei in Frankreich wohnend, arbeiteten eng zusammen, sowohl in Frankreich wie auch in ganz Europa. Ab 1965 distanzierte sich Noro und verliess zugleich den Aikikai von Tokio, er blieb aber auf sehr gutem Fuss mit Nakazono Sensei und Tamura Sensei. Es waren die letzteren beiden, die mir im Jahr 1966 den Sho Dan Aikikai und im Jahr 1971 den San Dan Aikikai gemeinsam verliehen haben. Im Jahr 1972 wanderte Nakazono in die USA aus, nach Santa Fe (New Mexico), wo es für ihn einfacher als in Frankreich war, eine Klinik für traditionelle Medizin (Akupunktur, Shiatsu, etc.) zu gründen. Dieser Weggang erlaubte es ihm auch, die Lehre des Kototama (Lehre der ursprünglichen Töne) und des Ko Shinto (des frühen Shinto) besser zu entwickeln. (Später haben seine zwei Söhne sein Werk und seine Lehre fortgesetzt.) Infolge von Nakazono Senseis Weggang aus Frankreich, und weil das Aikido zu dieser Zeit in Frankreich ein aussergewöhnliches Hoch erlebte (die Anzahl eingeschriebener Aikidokas nahm jährlich zwischen 15 und 20 % zu), bat Tamura Sensei im Jahr 1973 Chiba Sensei, der in London lebte, um Hilfe. Auch forderte er all seine hochgradierten Schüler dazu auf, den Lehrgängen von Chiba Sensei zu folgen – was ich tat. Es war das Goldene Zeitalter des französischen Aikido, das bis ins Jahr 1982 anhielt.
Im Juni 1982 erfolgte eine Spaltung des französischen Aikido durch den Austritt Tamura Senseis aus dem damaligen offiziellen Verband (UNA-FFJDA). Dies geschah entgegen den Ratschlägen der meisten seiner langjährigsten Schüler. Wir waren uns zwar darüber einig, den Judoverband (FFJDA) zu verlassen, aber nicht zu den Bedingungen, die einer unter uns (Pierre C.) vorschlug, der einen grossen Einfluss auf Tamura Sensei ausübte. Ein Jahr später, 1983, fanden auch die 60 % der Aikidoka, die bei der UNA-FFJDA geblieben waren, ihre Autonomie, indem sie die FFJDA verliessen, aber diesmal in vollem Einvernehmen mit ihr. Das war die Geburt der FFAAA, der »Fédération Française d’Aïkido, Aïkibudo et Affinitaires«. Der französische Verband, in dem Tamura Sensei (1933-2010) seit 1982 unterrichtete, existiert noch heute, es ist die FFAB, die »Fédération Française d’Aïkido et de Budo«. Die FFAAA hatte nun eine ganz neue Eigentümlichkeit: Es gab keine Präsenz eines japanischen Meisters, weder innerhalb, noch ausserhalb der Landesgrenzen, der dem Verband angebunden gewesen wäre. Alle ehemaligen Schüler der drei Meister, die das französische Aikido geprägt haben (Noro Sensei, Nakazono Sensei und Tamura Sensei), wir fanden uns zum ersten Mal in einer Struktur ohne japanischen Sensei wieder. In der Zwischenzeit hatte auch Chiba Sensei Europa verlassen, um nach Japan zu gehen, bevor er sich anfangs der Achtzigerjahre endgültig in San Diego (Kalifornien) niederliess. So war ich ab 1982 ohne Sensei. Und es war aus diesem Beweggrund, dass ich meine Reise nach Tokio unternahm.
NISHIO Sensei and TANAKA Sensei - 1994
Der Auslöser
Im Jahr 1985 schickte mir Stanley Pranin, Chefredakteur des Magazins Aiki News, um sich bei mir für einen Gefallen zu bedanken, eine Videokassette der »All Japan Aikido Demonstration« von 1983. Es waren auf dieser Kassette Vorführungen von Senseis wie Sunadomari, Arikawa und Kuroiwa (der ursprünglich Boxer und Spezialist des Kurzstocks war). Ich hatte schon Gelegenheit gehabt, diese Persönlichkeiten an den Abenden der Lehrgänge von Annecy (vierwöchige Lehrgänge im Juli und August von 1963 bis 1972) auf Achtmillimeterfilmen zu sehen. Aber es war auf dem Videofilm von Stan, auf dem ich diesen ausserordentlichen Mann entdeckte: blitzschnell in der Vorführung, äusserst spektakulär durch seine Geschwindigkeit und seine Präzision: Nishio Sensei. Zudem fügte er der freihändigen Arbeit eine Arbeit mit Waffen hinzu, die sehr ganzheitlich ist: die Bewegungen in den oben erläuterten fünf Formen. Und die Vorführung endete mit Iai-Katas. Diese Einheitlichkeit des Stils, mit der Geschwindigkeit, der Brillanz, der extremen Reinheit der Bewegungen, verbunden mit der intensiven Arbeit der Waffen, erinnerte mich an einige meiner früheren Senseis. Das hier war der Meister, den ich gesucht hatte!
Nishio Sensei - 1994
Es war im Jahr 1986, während meines ersten Aufenthaltes in Japan, dass ich dank Stanley Pranin mit ihm in Kontakt treten konnte. Es war nämlich nicht möglich, sich einfach unvermittelt in einem seiner Dojos vorzustellen. Stan organisierte ein Treffen mit einem seiner 6.-Dan-Assistenten im Lokal von Aiki News in Tokio. Nachdem die Bekanntmachung hinter uns lag, wurde ein Termin für einen Kurs im grossen Staatsdojo von Yokohama vereinbart, wo Nishio Sensei einmal die Woche unterrichtete.
NISHIO Sensei and Paul Muller - 1994
Der erste Kurs.
Nishio Sensei empfing uns – meinen Freund Max und mich – sehr herzlich. Das Dojo war riesig: 700 bis 800 Quadratmeter oder sogar noch mehr, und als Kamisa diente eine enorme Japanflagge. Was für eine Enthüllung für meinen Freund und mich! Zu dieser Zeit waren wir beide Träger des 5. Dan mit 23 Jahren Erfahrung im Aikido und weit davon entfernt, ungeübt zu sein. Doch die vorgeschlagenen Übungsformen erschienen uns völlig neu, obwohl es sich um klassische Bewegungen handelte. Ich erinnere mich an diesen Kurs und diesen Abend, als ob es gestern gewesen wäre! Die erste Bewegung, die wir übten, war Ai Hanmi Katatedori Ude Kime Nage: Jede Vorwärtsbewegung des Armes meines »Partners«, um den Ellbogen anzugreifen, war ein Appell zur Wachsamkeit, denn seine Hand schoss nach dem Durchgang unter dem Arm direkt auf die Kehle zu. Dann kam Shiho Nage dran und danach Nikyo. Nach dem Kursende, im Restaurant, wagte ich Nishio zu fragen, ob er es eventuell akzeptieren würde, auf Einladung meines Verbands, der FFAAA, nach Frankreich zu kommen. Die Antwort war positiv. Er verlangte nur eines: mindestens einen Assistenten mitbringen zu können. Das war durch die Komplexität seiner Arbeit mit den Waffen völlig gerechtfertigt. Es waren nämlich mehr als zwei Jahre Übung mit den Waffen in seinem Stil nötig, bevor man ihm in diesem Bereich als Uke dienen konnte.
Nishio Sensei and Suzuki Sensei : Jo tai Ken - 1990
Seine Lehrgänge in Frankreich
Unvorhergesehene Widerstände innerhalb meines Verbandes haben dazu geführt, dass ich Nishio Sensei erst im Frühjahr 1989 zum ersten Mal nach Frankreich einladen konnte. Hinsichtlich der Bekanntheit und der Ausstrahlung dieses Sensei, erschien es mir angebrachter, ihn über meinen Verband einzuladen, statt im Rahmen eines privaten Lehrgangs. Dies um so mehr, als er zum Komitee der Hochgradierten des Aikikai gehörte.
NISHIO Sensei and Paul Muller : Kokyu - 1994
Nishio Sensei hat im Gesamten zwölf Lehrgänge in Frankreich geleitet, vom Frühling 1989 bis zum Herbst 2000. Er kam jedesmal in Begleitung eines Assistenten. Sehr oft war dies Shigeru Suzuki San, aber auch Mitsuru Wakabaiashi San, Tanaka San, Shokoo Watanabe San und zweimal (1991 und 2000) Kooji Yoshida San. Alle seine Assistenten hatten das gleiche Profil: 5. oder 6. Dan im Aikido und dasselbe Niveau im Iaido Toho und im Karate. Ab dem dritten Jahr waren wir ziemlich vertraut mit den Waffenbewegungen, so dass er seine Ukes auch unter den Franzosen und anderen anwesenden Europäern wählte. Ab 1996 nahm ich wieder meine regelmässigen Besuche Japans auf, um einerseits tagsüber den Kursen im Aikikai Hombu Dojo in Tokio zu folgen und andererseits abends den Kursen von Nishio Sensei an den drei oder vier Abenden pro Woche, an denen er nicht allzu weit weg, in Walabi (Saitama) oder Yokohama, unterrichtete. So kam es, dass ich im 2004 seinen Kursen sowohl im Frühling wie auch im Sommer folgen konnte. Aber bei meinem dritten Aufenthalt im Herbst desselben Jahres für den Kongress der FIA, konnte ich ihn nicht wiedersehen; er war gerade ins Spital eingeliefert worden. Seit drei oder vier Jahren kämpfte er gegen die Krankheit, und trotzdem unterrichtete er weiterhin in seinen Dojos in Japan. Er hatte lediglich darauf verzichtet, sich für seine grossen Lehrgänge nach Europa und in die USA zu versetzen.
Anekdoten
Der Vollkornreis
Nishio Sensei war ein Mann von grosser Bescheidenheit und einer aussergewöhnlichen Liebenswürdigkeit. Das Einzige, worauf er Ansprüche hegte, waren seine Ruhezeiten – sein Mittagsschlaf und die Essenszeit abends im Restaurant – und einfache Mahlzeiten ohne zuviel Schnickschnack. Beispielsweise bevorzugte er Pizzerias, denn er konnte damit rechnen, dort mit Sicherheit Teigwarengerichte zu finden. Bei einer der ersten Einladungen zu mir nach Hause hatte ich mich für ein Gericht mit Reis entschieden. Aber Nishios enge Beziehung zu Nakazono Sensei liess mich zögern zwischen weissem Reis und Vollkornreis, denn Nakazono hatte ausschliesslich Vollkornreis gegessen. Im Zweifel entschied ich mich schliesslich für weissen Reis. Um seine Vorlieben herauszufinden, sprachen wir später während der Mahlzeit über die makrobiotische Zen-Ernährung, wie sie Nakazono Sensei propagierte. Nishio erwiderte: «Ja, ich erinnere mich an diesen Tick Nakazonos mit dem Vollkornreis, sogar der Hund musste davon essen!» Üblicherweise wähle ich Vollkornreis, wenn ich die Gelegenheit habe. Aber an jenem Tag war der weisse Reis die richtige Wahl!
NISHIO Sensei and Paul Muller Sensei - 2002 - in Strasbourg (left) and Warabi-Saitama-Tokyo (right)
Der leicht erfüllte Wunsch
Ab dem fünften oder sechsten Besuch fielen Nishio Senseis Aufenthalte in Frankreich in die Ferienzeit der Allerheiligen (14 Tage Ende Oktober). Der Ablauf hatte sich sehr schnell eingependelt: Ankunft am Mittwoch oder Donnerstag im Elsass, am ersten Wochenende ein Lehrgang in Strassburg, dann ein Wochenlehrgang in einem CREPS (Sportzentrum) in Südfrankreich, in Aix oder Boulouris, und schliesslich zwei oder drei Tage in Paris vor der Rückkehr nach Tokio. Nishio verlangte, dass pro Tag vier Stunden Aikido gewährleistet würden und zu diesen vier Stunden kam zum Morgenkurs eine Stunde Iaido Toho dazu. Ab dem fünften Aufenthalt hatte dieser Ablauf einen Beginn des ersten Samstagkurses in Strassburg um 8:30 Uhr zur Folge. Und die gleichen Anfangszeiten waren für Sonntag und die Woche im CREPS von Boulouris vorgesehen. Am Samstagmittag fragte er uns, ob es nicht möglich wäre, den Zeitplan zu ändern und eine Stunde später zu beginnen. Gleichzeitig äusserte er aber seine Befürchtung, dass eine Änderung des Zeitplans die ganze Organisation des Lehrgangs ins Wanken bringen könnte, da die Zeiten schon überall angekündigt worden waren. Nach ein paar Minuten des Nachdenkens konnten Robert Hanns und ich ihn erleichtern: Sein Wunsch werde ab dem nächsten Tag in Erfüllung gehen, er werde eine Stunde länger schlafen können, ohne dass in irgendeiner Weise der vorgesehene Zeitplan geändert werden müsse... Nishio Sensei zeigte sich sichtlich verwundert. Die Lösung war ganz einfach: In dieser Nacht wurde in ganz Europa die Sommerzeit um eine Stunde auf die Winterzeit zurückgestellt! Ein Prozedere, das in Japan unbekannt ist.
NISHIO Sensei and TANAKA Sensei : NIKYO - 1994
Kein Philosoph, aber sehr Zen
Wie Nakazono Sensei, ging Nishio Sensei spielend mit Paradoxen um. Seine gesamte Ausführung des Aikido bewies die Effektivität und die Gefährlichkeit der Techniken und Atemis, die er zu üben vorschlug. Auf den Matten erzeugte Nishio den Eindruck von Energie im Reinzustand. Explosionsartig führte er Bewegungen aus und erschien dem Uke als eine permanente Bedrohung. Gleichzeitig sprach er von O Senseis Botschaft der universellen Liebe, vom notwendigen Mitgefühl, das man demjenigen gegenüber ausdrücken solle, der die Schwäche hat, einen anzugreifen usw. Und als Mensch war er die Verkörperung von Liebenswürdigkeit und Einfachheit. Über die philosophischen Prinzipien befragt, die seinem Unterricht zu Grunde lägen, hat er immer wieder geantwortet, dass er sich kaum etwas dazu überlege. Er sah sich weit entfernt von einem Denksystem oder einer Metaphysik wie dem Kototama, das Nakazono lehrte und als fundamental fürs Aikido erachtete. Dennoch fiel ein Begriff sehr oft in seinen Gesprächen: »sono-mama«, was sich mit »so wie es ist« oder »genau so (ist es)« übersetzen lässt.
NISHIO Sensei and Tanaka Sensei : Ken tai Ken 1994
Dieser Begriff bringt eine grundlegend natürliche oder zum ‚Natürlichen’ tendierende Haltung zum Ausdruck. Es handelt sich um einen Begriff des Zen. »Ein Mensch hat keine Vorstellung jenseits dessen, was er weiss, und dessen, was er sieht.« Die Ausführung des Aikido scheint auf ein Ziel hin zu streben. Es ist aber gerade die Abwesenheit eines Ziels, die man erreichen sollte. Doch die Suche nach der Abwesenheit eines Ziels ist wiederum ein Ziel ! Daher diese zutiefst Zen-artige Haltung, die die Einfachheit, das Natürliche, das Gewöhnliche verkörpert. Einfach menschlich – so war Nishio Sensei.
Er hätte jene berühmten Gedichte aus 17 Silben schreiben können, die im Japan des 17. Jahrhunderts in aller Munde waren: die Haiku. Sie wurden von den Samurais genauso geschätzt, wie von den Mönchen, den Bauern und den Handwerkern. Basho (1643-1694) hat zahlreiche Haikus geschrieben, die bis heute berühmt geblieben sind. Eines von ihnen könnte diesen Text ausklingen lassen:
Wie bewundernswert ist doch,
Wer nicht denkt: „Das Leben ist vergänglich“
Wenn er einen Blitz sieht.
Paul Muller, 7. Dan Aikido, 5. Dan Iaido Toho